dimanche 12 juin 2016

A Nous York !

30 avril au 9 mai 2015

Un an après les souvenirs sont mélangés mais pas amoindris, à l’évidence New York vaut bien un article…

New York, et à la seconde des chansons surgissent, et des images. C’est le « Heart in New York » de Simon & Garfunkel (ICI) qui s’impose alors que nous atterrissons au JFK Airport, et qui rythme mes pas dans le légendaire métro.

Day 1 : Broadway (to heaven)

Nous logeons à Brooklyn et le panorama du lendemain nous donne raison d’avoir choisi « l’autre rive », qui aurait cru que nous serions si émus par cette ville que l’on croyait connaître ?
Penser à Woody et traverser le Brooklyn Bridge à pieds, sur la passerelle qui surplombe les voies réservées aux voitures… les câbles tracent des chemins vers les nuages et nous sommes légers dans cet entre ciel, mer et terre.

Sur le pont, de Brooklyn, on y saute, on y saute!...


Manhattan nous accueille à la redescente et nous sommes loin des clichés sur la ville inhumaine : la circulation n’est pas plus dense qu’à Paris et les rues assez larges pour que les immeubles n’écrasent pas tout.





Nous remontons Broadway et sacrifions au Dieu Shopping puis à partir de Times Square le Dieu Divertissement s’impose, à moins que ça ne soit que les apôtres du Dieu Business ? Loin de nous ces idées alors que des kilomètres de trottoirs défilent sous nos pas et que certaines rues ont des noms de chansons (et réciproquement) : Bleeker Street (ICI) « 30 dollars pays your rent on Bleeker Street », plus maintenant Messieurs Simon & Garfunkel !

Nous arrivons en lisière de Central Park mais New York ne se dévoile pas en un jour…


Day 2 : I want to be a part of it…

Brooklyn a aussi son Central Park : seulement rattachée à New York en 1898, Brooklyn voulait aussi son poumon vert et Prospect Park nous offre 210 hectares pour un footing matinal très agréable.
Après une halte au Brooklyn Flea Market (Marché aux Puces plutôt décevant mais pas désagréable) nous retraversons le Brooklyn Bridge et filons au sud de Manhattan.

Brooklyn flea market


Vaste, sobre et poignant, le mémorial du World Trade Center nous met face à l’absence et au vide : dans le sol, la base des tours a laissé son empreinte mais l’eau s’échappe où le regard se perd. Pas de message explicite, les noms des disparus et le bruit de l’eau…





Pour plus de légèreté, nous déjeunons de magnifiques pizzas au Grimaldi, adresse légendaire sous le Brooklyn Bridge.





En fin d’après-midi, nous gravissons les 70 étages du Rockfeller Center pour, une fois n’est pas coutume, dominer New York ! L’Empire State Building est incontestablement le joyau de la couronne de gratte-ciel qui nous entourent…

D’en haut, Central Park nous paraît très tentant et nous voulons en faire partie de New York New York (ICI)


Bien obligé de taper la pause!...
... Chacun son tour!



Day 3 : The Good Plus

Nous prenons donc le métro en tenue de sport pour un footing à Central Park dès le matin de notre troisième jour, quel plaisir de pouvoir fouler ces allées et de voir les gratte-ciels se refléter dans les eaux calmes du réservoir…


Après la douche, Chinatown et Little Italy se livrent sans combattre : déjeuner de délicieux beignets chinois au poulet, admirer les escaliers extérieurs prévus pour évacuer le bâtiment en cas d’incendie, voir flotter les drapeaux italiens puis lire des idéogrammes chinois à deux rues d’intervalle.






 
Nous rejoignons ensuite Greenwich Village, qui offre ses groupes de Jazz  aux familles en balade dominicale, nous voilà figurants dans un film de Woody Allen…

Direction Greenwich Village

Greenwich village et ses musiciens

 Petite  vidéo pour l'ambiance


Pour conclure cette journée, nous avons réservé une table au Blue Note : the Bad Plus, un trio vraiment excellent, nous fait passer une magnifique soirée. Vous pouvez écouter même si vous n’y connaissez rien au jazz et surtout si vous croyez ne pas aimer : ICI .


Day 4 : American tune

Nous changeons de registre le lendemain avec la visite de la statue de la Liberté et d’Ellis Island, qui aurait cru que sous le soleil matinal elle nous apparaîtrait belle et touchante à la fois ?







Dérisoire espoir mais on se prend à penser aux migrants d’hier et d’aujourd’hui : ils devaient sans doute conserver quelque chose de cette première vision, ceux que la ville allait bientôt engloutir et ceux qu’elle rejetait…
Ceux qui n’ont pas été convaincus par The Bad Plus peuvent se rattraper avec Dylan : ICI
Ou Simon & Garfunkel (encore !) : ICI

Ellis Island est la cellule de dégrisement après la statue de la Liberté, des millions de migrants ont attendu dans ces vastes salles de se voir délivrer le droit d’accès au nouveau monde, malgré la mise en scène, les murs ne mentent pas sur lesquels certains ont eu l’audace de griffonner des mots d’espoir ou de chagrin…




Wall Street est fade et sans intérêt après ça, surtout quand sur le trottoir s’affiche le nom de Pierre Laval, venu à new York en tant que Président du Conseil en 1931 : il fut même proclamé Man of the Year par le Time Magazine, seul Français avec le général de Gaulle à avoir reçu le titre ! C’était avant de collaborer avec Hitler et d’être exécuté pour haute trahison… Étrange sensation de le voir ici.




Après un méga donut, nous changeons de quartier et rejoignons Chelsea, l’occasion de passer devant le Chelsea Hotel et de croiser les fantômes de Leonard Cohen et Janis Joplin (ICI).

Ne me demandez pas pourquoi le lève les mains!! Pour imiter le donut peut-être (oui c'est raté ;) )

Nouvelle attraction du quartier, la high line est une ancienne voie ferré aérienne réaménagée en promenade, il est agréable d’y marcher dans le soleil de fin d’après-midi… 


Mais quel BG <3



Ce même soleil s’appuie contre l’une des faces du Flat Iron Building, accentuant l’impression de finesse de cet audacieux bâtiment.



De retour à Brooklyn, nous laissons le soleil se coucher mais, après un petit dîner en amoureux dans un charmant restaurant,  nous constatons que dès la nuit tombée les lumières brillent sur la ville qui ne dort jamais.






Day 5 : MET in pot

Nouveau footing le lendemain sur Brooklyn Bridge… Nous n’avons plus besoin de plan pour retrouver notre chemin !

Le MET (Metropolitan Museum) est une merveille : l’extrême richesse des collection pourrait se traduire par un empilement (comme au British Museum de Londres) mais nous passons d’une salle à l’autre en toute fluidité et avons droit à un panorama de ce que l’humanité sait faire de mieux. Nous y restons cinq heures et pourrions revenir dix jours sans nous ennuyer.




Nous traversons Central Park et dînons végétarien dans l’upper west side, le retour dans Brooklyn est désormais une routine…


Day 6 : Tell me MOMA

Pour le lien avec le titre : ICI (attention entre la qualité du son et la voix de Dylan, c’est un peu violent…)

Après le MET vient le MOMA comme Museum Of Modern Art : que dire des chefs d’œuvre exposés ici ? Nous assistons à un débat enflammé entre Van Gogh, Cézanne, Matisse et Picasso, tandis que Munch, Giacometti, Klimt et Dali tentent d’en placer une…

Les voisins du dessous sont encore plus indisciplinés, Pollock en met partout et Warhol en fait voir de toutes les couleurs à une Marilyne aussi impassible qu’une Joconde.


Le MOMA est un grand moment, voire même un grand mouvement tant on en sort transporté.

Tant et si bien que nous changeons de rive… Williamsburg est le nouveau quartier à la mode : à quelques encablures de Manhattan, les hipsters règnent sur un territoire qui n’a pas encore totalement perdu son âme industrielle.



C’est pour nous un temps calme, peu de circulation à cette heure, les boutiques sont charmantes et hors de prix, la vue sur Manhattan superbe dans le soleil couchant et surtout nous avons exactement ce qu’il faut pour ancrer cette ambiance : un concert de rock dans l’arrière salle d’un disquaire !




Nick Mulvey est exactement assez cool pour conclure la journée, jugez plutôt : ICI


Day 7 : L’Empire (State Building) contre-attaque

Nous poursuivons notre randonnée urbaine par un grand tour dans Harlem : si nous sommes surpris de voir l’alignement de belles maisons en pierre marron c’est que nous ignorions qu’avant de devenir synonyme de pauvreté et de violence urbaine, Harlem était un quartier résidentiel destiné à la bourgeoisie…



La rénovation est bien avancée, le quartier donne l’impression d’être désormais sûr tout en restant vivant, rien de très spectaculaire mais une balade agréable.
Et un petit saut, pour changer!...
Le spectacle, nous y avons droit quand l’ascenseur nous catapulte en une minute au 86ème étage de l’Empire State Building : La poitrine hérissée de gratte-ciels, Manhattan s’étire et semble retenir sa respiration comme un bateau au passage d’une écluse.







La poésie urbaine est encore plus vive la nuit, tandis que nous montons à nouveau au sommet de l’Empire State Building ; la lumière est tantôt froide tantôt chaude, un dragon joue avec un lézard 300 mètres sous nos pieds…

Petit passage par Times Square avant de remonter au sommet de l'Empire State Building
Times Square by night




Day 8 : Central Park (en ciel)

Posés entre le ciel et l’eau, les bâtiments bordant Central Park semblent soudain en équilibre ; et nous aussi, à la veille du départ. 

Central Park est assez vaste pour absorber les vibrations de la ville, nous en profitons mais sans excès car nous savons déjà que ces vibrations vont nous manquer : après un déjeuner au Nougatine (l’annexe du Jean-Georges, restaurant 3 étoiles), c’est donc l’East Village bohème et dégingandé qui nous offre ses rues pour l’après-midi.

Une dernière bande-son : ICI

Comme pour un au revoir, nous prenons le bateau public vers Staten Island car il nous permet de passer à proximité de la Statue de la Liberté, superbe dans le soleil couchant ; bonne fille, elle lève le bras pour nous saluer et nous éclairer le chemin.


Ellis Island au coucher du soleil

Retour sur Manhattan

Nous rentrons à Brooklyn fatigués mais heureux et dînons de délicieux sushis.


Day 9 : Nein, il faut te quitter New York

L’avion repart ce soir et nous serons à bord, cette dernière journée tronquée nous restons à Brooklyn : footing puis promenade vers un restaurant pour un brunch mémorable.

Vive le brunch!
Déjà il faut reprendre le même chemin qu’à l’aller, les musiques trottinent toujours dans la tête, plus incarnées peut-être après ces quelques jours.

Il n’y a pas de quoi être triste nous savons que nous reviendrons : comme à la fin d’un bon concert ou d’un bon film, nous quittons la salle (d’embarquement).